Une préoccupation de la part de Pierre Blachon...
Dès les débuts de la Manufacture, ses dirigeants se montrent sensibles aux questions de formation de la main d’œuvre. Ils sont signataires en 1892 d’une lettre de la Chambre syndicale des fabricants d’armes demandant « la création d’un cours d’armurerie à l’Ecole professionnelle »2. C’est Pierre Blachon qui, le premier, prend des responsabilités dans ce domaine : de 1896 à sa mort en 1914, il est membre de la commission technique armurerie de l’Ecole Pratique d’Industrie, et de 1908 à 1912, membre de son conseil de perfectionnement. Rappelons que le rôle de ce conseil au sein des EPCI ou EPI est de réunir des représentants du patronat local, chargés de veiller au contenu des enseignements, à l’organisation des études et à leur adéquation avec les besoins locaux de main d’œuvre. Très attaché à l’établissement, Pierre Blachon « l’avait rangé au nombre des institutions sociales auxquelles il voulait attacher sa mémoire par un acte de générosité »3 ; pour ce faire, il lègue à l’Ecole, par testament, une somme de 25 000 F. pour financer des bourses de voyage destinées à récompenser les meilleurs élèves des cours d’armurerie. Le legs Blachon précède donc de trente ans le legs Mimard, sous une forme certes beaucoup plus modeste. Une modestie qui caractérise au reste bien le personnage : en 1912, il choisit de démissionner du conseil de perfectionnement de l’EPI pour se consacrer à la seule commission d’armurerie, disant préférer « continuer à [s’] occuper des travaux d’atelier et réserver [son] modeste concours à la partie technique »4. Pour lui succéder, il propose dans cette même lettre de démission, la nomination d’Etienne Mimard.