Le Chambon-Feugerolles, école maternelle Jean Jaurès, 26 janvier-5 février 1946
Elise Laplace, institutrice à Saint-Etienne et dans les alentours, raconte ses débuts dans la profession en 1946
Cette nouvelle délégation de suppléance m'amena dans la vallée de l'Ondaine, jouxtant le bassin houiller de Roche-la-Molière. J'ai connu moins de puits importants, ici, qu'au Pontin. Aux portes de la ville, on longeait le puits du Marais, celui là même que l'on trouve, en partie, au centre du rond-point qui marque l'entrée de la commune, maintenant. Je connaissais les puits Combes, Flottard, la centrale Saint-Thomas. Sans doute y en avait-il d'autres. Le Chambon était aussi une cité industrielle : usine Claudinon, Trablaine etc... avec de hautes cheminées...
Lorsque je descendis du tram, je découvris l'école Jean Jaurès, une école récente avec sous le pignon, en gros, cette citation gravée en capitales : "Construire des écoles, c'est abattre les murs des prisons" Jean Jaurès. Je venais suppléer Madame Testud, malade, une maîtresse "dominante", comme on disait, dans sa section des moyens (de 4 à 5 ans). J'avais tout à découvrir, à commencer par l'approche de la méthode de lecture globale qu'elle employait. Très vite, je me rendis compte que je ne pourrais pas l'utiliser, qu'il me faudrait un examen sérieux des tenants et des aboutissants. Je restai perplexe devant le mot "châtaigne" que ces petits avaient dû acquérir à l'automne. Je me fixai des objectifs plus modestes : langage, dessin, évolutions, préparation à l'écriture, au calcul... En plus de la classe, j'assurais un service à la cantine, ce qui m'arrangeait bien!
Bref, j'étais heureuse dans cette école où régnait la bonne humeur, mais..., je ne sais si c'est le contact avec les enfants, ou dans les moyens de transport, je récoltai des poux! A cette époque, il y avait pas mal de cas. J'eus droit au vinaigre chaud!
Il fallait être prête pour la nouvelle destination : La Versanne.
Elise Laplace
Mars 2016