... et d'Etienne Mimard

Nommé par le Préfet au double titre de directeur général de la MFAC et de président de la Chambre syndicale du cycle et de l’arme, Etienne Mimard entre ainsi au conseil de perfectionnement de l’EPI en juin 1912. Il n’en est pas à sa première expérience en la matière, puisqu’il a déjà fait partie, de 1903 à 1912 du conseil de perfectionnement de l’Ecole Régionale des Arts Industriels5. Il occupe cette fonction jusqu’en 1935, date à laquelle il cède la place à Victor Court, Directeur industriel de la M. F. A. C. Il est également nommé, en janvier 1927, membre du Conseil d’administration de l’établissement. Ce long compagnonnage entre Mimard et l’EPI, devenue en 1927 Ecole Nationale Professionnelle, fait de lui « le père spirituel »6 de « la Prof’ » comme la surnomment les Stéphanois, et contribue pour une large part à sa réputation de patron engagé au service de l’enseignement technique.

Il siège par ailleurs dans d’autres instances chargées de l’organisation ou du contrôle des établissements scolaires de ce secteur : le Comité Départemental de l’enseignement technique, dont il est nommé membre par le Préfet de la Loire en mai 1921, et le Conseil Supérieur de l’enseignement technique, où il est appelé en juin 1925. Il occupe aussi les fonctions de conseiller technique du Conservatoire des Arts et Métiers. Ces responsabilités sont certes banales pour un chef d’entreprise qui appartient au cercle étroit du grand patronat du bassin stéphanois ; on trouve durant cette période dans ces organismes d’autres grands noms de l’industrie locale, tels que Charles Cholat, administrateur de la Compagnie des Forges, Geoffroy Guichard (Casino), Claude Pallandre (Union Rubanière) et d’autres ; mais Etienne Mimard les remplit avec sérieux, sans les considérer comme des simples charges honorifiques, et participe activement aux réunions et aux débats. Au tournant des années 1930, il semble cependant se désengager : on ne le retrouve plus dans la liste des membres du Comité Départemental de l’enseignement technique après juillet 1928, et il disparaît du Conseil Supérieur de l’enseignement technique après 1930. De même, il est absent du conseil d’administration des Amis de l’enseignement technique, association créée en 1931 pour promouvoir l’éducation professionnelle et technique, et où siègent notamment Mrs Bergeron, de la Chambre syndicale des fabricants d’armes, Crozet-Fourneyron (Chambre syndicale de la métallurgie), Guinard (Chambre syndicale des rubans), ou Pigeot (président du Comité des houillères). Nous n’avons pas d’éléments précis pour expliquer cette prise de distance : on peut évoquer l’âge d’Etienne Mimard (68 ans en 1930), et les difficultés que commence à connaître l’entreprise, ainsi que le contexte général de la grande crise économique, toutes choses qui peuvent le conduire à se recentrer sur l’essentiel et à délaisser tout ce qui ne sert pas directement les intérêts de Manufrance. Il n’en reste pas moins qu’il a été pendant plus de vingt ans un acteur majeur du monde de l’enseignement technique stéphanois.