Les derbys sympathiques entre deux clubs voisins qui se partagent la coupe amateure et la championnat professionnel (1945-1968)
- Contexte sportif de la création de l’OL : Durant la saison 45-46, le LOU assure la transition avant la création de l’OL, mais toujours sans réussite, il est même rétrogradé en D2 après un 3-3 aux Iris et un 4-0 pour l’ASSE à Geoffroy Guichard. Le LOU, 15ème, est relégué, car Metz et Le Havre, villes sinistrées par la Guerre, bénéficient d’un sursis. L’ASSE termine seconde du championnat. L’OL, en 1950, est en fait la section football qui se départit du LOU rugbystique où règne une atmosphère « so british » de gentlemen amateurs, alors que depuis 1933, l’ASSE est un club uni sport et professionnel contre le Stade Forézien Universitaire, lui aussi rugbystique. L’OL « prend donc le train » du professionnalisme bien après Saint-Étienne.
- Football : Dès 1951-52, le derby repart, cette fois-ci avec l’OL. Les 2 équipes gagnent à domicile. Mais jusqu’en 1955, ce sont surtout les matches de coupe qui prennent de l’envergure (Coupe de France, Coupe Drago, consolante de la Coupe de France, Coupe de la Ligue). L’avantage reste tantôt à l’un tantôt à l’autre sans incidents particuliers. Durant ces années là, les records de recettes sont battus par les 2 clubs, dès lors qu’ils se rencontrent. On passe de 20 à 30 000 personnes dans les 2 stades. Par la suite, en 1956-57, avec le premier titre de l’ASSE, cette dernière commence à imposer sa domination tant sur les derbys que sur les résultats généraux avec des matchs nuls à Gerland et des défaites de l’OL à Saint-Étienne. Si la Coupe de la Ligue de 62-63 ne modifie pas cette donne sportive, l’OL commence pourtant à devenir une équipe de Coupe de France, notamment en 1966-67 avec des victoires 2-0 et 3-0.
Ce que révèlent les comptes rendus de matches, c’est que les rencontres se déroulent dans un bon esprit, même si la compétition prévaut. Il s’instaure une certaine solidarité régionale contre l’ennemi commun : Marseille. Mentionnons aussi que l’OL commence à devenir une bonne équipe de coupe, pas n’importe laquelle : la Coupe de France. Or cette dernière est une compétition « open » ouverte aux équipes amateures. Rien d’étonnant que l’OL brille dans une compétition où l’amateurisme a toute sa place, y compris pour une équipe professionnelle… dont l’amateurisme est un des traits culturels.