Le professionnalisme contre nature : l'équipe académique du "Lyon Lyonnais" (1943-1944)
Contexte politique d’occupation : En 1943-44, Pascot, le CGEGS, décide de ne confier le professionnalisme qu’à des villes chefs lieu d’académie. Autrement dit, le football professionnel disparaît à Saint-Étienne et les joueurs stéphanois pro vont jouer au… « Lyon lyonnais » ou s’inventer un statut amateur pour rester dans le Forez. Le « Lyon lyonnais » va jouer des matches épiques. Du côté amateur, il y a 6 derbys durant cette période : car le LOU, l’ASSE et le FC Lyon en décousent et là, la domination stéphanoise s’estompe. Les équipes amateures de Lyon sont plus affûtées que celle de Saint-Étienne. Dans la foulée, durant la saison 44-45, le FC Lyon fait 2 à 2 à Saint-Étienne et l’emporte 4-0 au stade des Iris. L’ASSE termine 8ème du championnat et Lyon en est le finaliste contre Rouen.
Ici reversement de perspective. L’ASSE est contrainte à l’amateurisme et ne réussit pas dans ce football ci. Lyon a des équipes amateures compétitives. En revanche, le « Lyon lyonnais », équipe professionnelle d’académie, connaît des échecs cuisants. Bref, Saint-Étienne reste dans l’idéologie du professionnalisme et Lyon dans celle de l’amateurisme. L’inversion artificielle et purement politico-idéologique de l’un vers l’autre ne modifie pas la culture sportive respective des 2 villes (P. CHARROIN, « De Borotra à Pascot ou le professionnalisme sous contrôle : Le cas de l'A.S. Saint-Étienne », in P. ARNAUD, T. TERRET, J. SAINT-MARTIN et P. GROS, Textes réunis par. Le sport et les Français pendant l'occupation 1940-1944, Paris, Budapest, Torino, Tome 1, L'Harmattan, 2002, pp. 215-227. coll. Espaces et Temps du Sport.).