Etat des grévistes dans les secteurs clés de l'industrie
Le 20 mai : Manufrance (2500), Manufacture d'armes (1900), CRC (870), métallurgie et mécanique (7500).
Le 22 mai la grève gagne le textile : Giron (390), Thuasne (212), Rousson-Vincent (230).
Fédérations et Unions locales des syndicats, dans un premier temps restées à l'écart, reprennent la direction de l'action. La Bourse du travail devient une véritable ruche, des centaines de militants s'activent, les informations circulent, les secrétaires des syndicats sont sollicités pour des conseils, le préfet reçoit dès le 21 mai des délégations ouvrières et patronales... Dans les entreprises, l'occupation s'organise pour durer.
Cette situation, qui se retrouve dans toute la France, contraint le Gouvernement à ouvrir des négociations le 25 mai au ministère de Travail. Elles débouchent le 27 mai sur les accords dit de Grenelle applicables à compter du 1er juin (SMIG à 3 F. de l'heure, augmentation des salaires de 7 %, réduction de la durée de travail de 2 h pour les horaires supérieurs à 48 h et de 1 h pour ceux situés entre 45 et 48 h en 1970 et plusieurs dispositions sur l'emploi, la formation, l'exercice du droit syndical dans les entreprises...).
Le rejet de ce texte par la base révèle aussi les divergences entre une CGT surtout préoccupée de revendications quantitatives (augmentation de salaires) et une CFDT qui insiste plutôt sur les aspects qualitatifs (conditions de travail).
C'est le mardi 28 mai que le grève est à son apogée (53 000 métallos dans le département de la Loire).
Le 29 mai, le mouvement entre dans sa phase politique. Le PCF appelle à l'Union Populaire. L'Union Locale CGT organise une manifestation : 12 000 manifestants répondent. Par contre l'UNEF et la CFDT s'abstiennent en raison du refus de la CGT de soutenir Daniel Cohn-Bendit expulsé de France.
La grève est toujours générale dans la ville, alors même que la tendance est à la reprise partielle dans certaines agglomérations (Lens, Reims...). Certaines entreprises textiles viennent même grossir le contingent des grévistes.