Pour conclure

En 1945, une génération est passée depuis que le grand mouvement de migration polonaise vers la France avait commencé. Une génération durant laquelle les arrivants se sont installés, se sont mariés, ont eu des enfants. Peut-être cette génération n'avait-elle pas imaginé qu'elle allait rester et "faire souche". Il est probable que l'enchaînement des événements : la crise mais surtout la guerre, l'occupation des deux pays par l'Allemagne, l'installation d'un régime communiste en Pologne après 1946 a contribué à fixer sur place cette population qui désormais se sent tout à fait française.

Quel bilan peut-on tirer de cette migration ?

En 1946 elle apparaît à mi-chemin entre l'intégration plutôt réussie des Italiens ou des Espagnols et la mise à l'écart systématique dont les Nord-Africains sont l'objet. Une situation intermédiaire qui peut-être découle de la barrière linguistique, d'un sentiment nationaliste très fort, d'une religiosité plus extravertie. L'isolement géographique de certains groupes de Polonais dans les cités minières (Beaulieu) a également pu jouer. Malgré tout, l'intégration semble en bonne voie pour la seconde génération grâce à la fréquentation commune de l'école, grâce à la vie professionnelle, grâce aux activités post-professionnelles qu'ils partagent de plus en plus avec les Français.