Les Polonais dans le bassin stéphanois (1918-1948)

Conférence donnée par Jean-Michel Steiner, docteur en histoire, chercheur associé à l'IERP de l'université Jean-Monnet, le 18 novembre 2008 aux Archives municipales

Pendant tout le XIX° siècle et jusqu'aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, la France a été le seul pays d'Europe à recevoir des immigrés. Parmi ceux-ci les Polonais ne constituent pas un gros contingent avant 1914 et il s'agit principalement de réfugiés. La situation change après la Première guerre mondiale. Commence alors à arriver un flux massif et constant de travailleurs acheminés vers les centres industriels et notamment vers le bassin minier stéphanois.

Étudier l'installation d'une population étrangère dans un espace donné conduit à s'interroger sur les conditions de son déplacement, sur la place qui lui est faite et celle qu'elle se fait. Se posent ainsi les questions de son intégration, de ses contacts et de ses échanges avec la population autochtone et, au final, celle de son assimilation.

Cette étude propose d'abord de dresser un état statistique de l'immigration polonaise dans la période et l'espace considérés, afin de donner un aperçu de la démographie et de la sociologie de cette population. Ensuite, elle porte sur les caractéristiques de l'implantation polonaise dans le bassin, ses conditions de logement et son mode de vie. Elle s'achève par une présentation du parcours de trois Polonais dans la région au moment de la Seconde guerre mondiale.

Les informations sur lesquelles reposent cette conférence proviennent pour l'essentiel de recherches universitaires :

  • la thèse de Monique Luirard, La région stéphanoise dans la guerre et dans la paix (1936-1951), 1980, CEF-CIER.SR, Saint-Etienne, 1980, 1024 p.,
  • la maîtrise d'Agnès Jablonski, Les immigrés polonais à Saint-Etienne dans l'entre-deux-guerres et leurs descendants : une assimilation réussie ? mémoire de maîtrise sous la direction de Brigitte Carrier-Reynaud, université de Saint-Etienne, 2002. 116 p.,
  • les travaux réalisés par l'équipe du Cd-Rom Résistance et déportation de l'université Jean-Monnet (dans le cadre d'un programme d'études de la Résistance intérieure à l'échelle des départements lancé par l'AERI, ce travail de recherches et de collectes de témoignages a été mené pendant près de 10 ans par une équipe de l'IERP conduite par Jacqueline Bayon et Michel Depeyre, en collaboration avec le Mémorial de la Résistance et de la Déportation de la Loire. Aujourd'hui achevé, il sera prochainement publié).

Quelques documents m'ont été aimablement confiés par Madame Szajdek et Monsieur Zarch.

Afin de préciser et illustrer les propos de la première partie, j'ai procédé à des sondages dans les recensements que conservent les Archives municipales de Saint-Étienne.