Voyage dans la vallée. <br>Échos de mémoires et de luttes
En marchant de Firminy à Lyon
Fiche d'identité
OÙ ? Entre Firminy et Lyon, le long des vallées de l'Ondaine, du Gier et du Rhône
QUAND ? 23-29 juin 2014
QUI ? Aude Fourel, artiste plasticienne / Master Information communication numérique (IRAM / Université Jean-Monnet) / Groupe Stalker
AVEC QUI ? Centre social occupé autogéré de Rome (CSOA Exsnia) / Habitants et centres sociaux de la vallée (le Babet, Comité d'animation du parc de Montaud, Maison de quartier du Soleil, centre social d'Izieux-le-Creux) / Jeunes chercheurs / Artistes...
En quelques mots...
J'ai traversé, arpenté, sillonné la vallée pendant quatre mois pour préparer le voyage, mettre en place avec les habitants l'auto-organisation des repas, des hébergements, et rencontrer des personnes singulières, attendre patiemment que la pudeur cède et écouter ces récits ordinaires, humbles, engagés, absents de l'histoire et souvent encore à vif. Aude Fourel
Firminy, 23 juin 2014. À l'initiative de l'artiste et vidéaste Aude Fourel, un groupe de marcheurs se forme pour prendre la route. Leur but : pendant une semaine, partir à la découverte de la vallée pour retracer ses mémoires, ses luttes et ses résistances, pour explorer des espaces marqués par l'activité industrielle, jusqu'à Lyon. La marche, celle qui permet la rencontre des témoins ordinaires et des histoires silencieuses, sera le fil conducteur de cette école d'habitants itinérants.
À travers les vallées de l'Ondaine, du Gier et du Rhône, le long de la rue sans joie, de la vallée rouge ou du couloir de la chimie, leurs pas les mènent auprès d'habitants, porteurs de mémoires et transmetteurs de savoirs. Des anciens de Creusot-Loire à Firminy, des joueurs de sarbacane à Roche-la-Molière, des gens du voyage à Saint-Étienne, Stefano Moscato - auteur du livre Le cantonnement - à Lorette, le père Delorme - un des initiateurs de la Marche pour l'égalité et contre le racisme en 1983 - à Oullins... reviennent sur leurs parcours, relatent les luttes qui se sont déroulées ici et là. Certains décident de suivre les marcheurs jusqu'à la prochaine étape ou un peu plus loin. À chaque rencontre, les participants consignent les récits : photographies, enregistrements, notes, autant de traces qui sont aujourd'hui conservés par les marcheurs, simples souvenirs de moments vécus pour les uns, matériaux pour des travaux de recherche en cours ou à venir pour d'autres.
Dans ce laboratoire ambulant et collectif, où le recueil de témoignages tient une place aussi importante que l'expérience de la marche, les moments de rencontres organisés croisent ceux, plus impromptus et informels, liés au quotidien du voyage et de la vie ordinaire. Repas partagés, nuits chez l'habitant, moments récréatifs et aléas météo façonnent ainsi le trajet et l'état d'esprit du groupe.
Documents de communication, photographies et récits de marcheurs témoignent aujourd'hui de cette expérimentation, troisième volet de Saint-Étienne / Rome : itinérance(s), projet culturel franco-italien en mouvements, circulations et déplacements.