Stella (Le)

Informations pratiques 

  • Date création : 1948.
  • Date de fermeture : 31 décembre 1974.
  • Localisation : 9 rue du Jeu de l'Arc, proche du centre-ville, mais dans une rue peu passante.
  • Direction : Oeuvre paroissiale.
  • Noms successifs : Cinéma des Familles (1920-1947) puis Stella (1948-1074).

Activités 

Fréquence des séances :

  • 1948 - 5 jours par semaine (relâche le mardi et le mercredi pour les besoins des oeuvres paroissiales et d'éventuelles locations de la salle). Matinée à 15 h, soirée à 20 h 30 en semaine.

Salle :

  • 1942 - 618 places dont 418 au parterre et 200 au balcon.
  • 1948 - 580 places dont 368 au parterre et 212 au balcon.

Type de cinéma (films, clientèle...) :

Salle familiale, soucieuse de l'aspect moral des films qui ont tous reçu l'agrément de "l'Office Catholique du Cinéma" et populaire, tournée principalement vers l'exclusivité de films américains à grand spectacle : "Ben Hur" durant 13 semaines le premier trimestre 1962, "Les Dix Commandements", "Autant en emporte le vent" durant douze semaines, "West Side Story", "La chute de l'Empire romain", "Lawrence d'Arabie"... Le cinéma français n'est pas en reste : "Les chiffonniers d'Emmaüs" (1955), "Saint François d'Assise" (1962) ou "La Scoumoune" (1973). En revanche, les films policiers et les films interdits aux moins de 18 ans sont interdits.

Repères chronologiques 

1920 (14 octobre) - Inauguration du Cinéma des Famille exploité par l'Association d'Education Populaire du quartier de Sainte-Marie, dirigée par le chanoine Chapelon. C'est la plus ancienne salle paroissiale de Saint-Etienne. A cette époque, la salle est connue sous le nom de "Salle du Jeu de l'Arc."

1942 (10 juillet) - La salle de l'Heurton (c'est le nom qu'elle porte en 1942) est visitée par la Commission communale de sécurité. Le procès verbal est accablant : plafond, plancher de la salle, et scène en bois, tout comme la cabine de projection située à l'intérieur de la salle, sorties trop étroites (et munies de tentures inflammables) ne permettant pas une évacuation rapide de la salle en cas d'incendie, stockage de matériaux combustibles dans un débarras situé sous la cabine... Mais le soutien de la Direction générale de la Cinématographie française de l'Etat Français (Gouvernement de Vichy) permet à l'association de poursuivre son activité.

1946 (2 octobre) - Nouvelle mise en cause de cet établissement réputé "particulièrement dangereux", le maire écrit au directeur de la salle pour lui demander d'apporter sans tarder les modifications envisagées par la Commission communale de sécurité.

1947 (27 janvier) - Fermeture par arrêté municipal.

1947 (avril) - Projet de transformation établi par l'architecte Chosson qui oeuvre avec le chanoine Roiret à la réouverture de la salle. La salle conserve sa forme triangulaire : le parterre (21 x 10 m.) compte 368 fauteuils, avec une partie centrale de 225 fauteuils, complété par des parties latérales, et le balcon (12 x 10 m.) 212 fauteuils. Les murs sont repeints et recouverts d'isoverre ; le projecteur, le système de chauffage et de ventilation sont nouveaux tout comme les installations électriques, et plusieurs sorties de secours sont créées. Une page se tourne, elle appelle un changement de nom : la salle du Jeu de l'Arc est rebaptisée Le Stella. Cette salle paroissiale a tout d'une grande et peut concurrencer les autres grandes salles stéphanoises, "parrainée" durant la première année par Le Rex avec une exploitation en tandem.

1949 (22 mars) - Création de la société Le Stella, situé 11 rue du Jeu de l'Arc, au capital de 10 000 francs (gérant : Jean Boutte).

1950 (avril) - Jean Montgour (né en 1912 à Saint-Etienne) remplace M. Boutte. Hier acteur de théâtre sur la scène de la salle du Jeu de l'Arc, aujourd'hui directeur-gérant d'une société commerciale, l'enfant du quartier avait connu toutes les évolutions de la salle.

1962 - Adoption du système Todd-Ao lancé aux Etats-Unis et qui permet d'obtenir une image plus grande.

1974 (31 décembre) - Fermeture de la salle. Jean Montgour déplore la présence des circuits de distribution à Saint-Etienne qui détruisent le cinéma indépendant "Nous nous retrouvons petit épicier du coin face aux grandes surfaces". Mais en restant fidèle au caractère familial et moral de sa programmation, Le Stella a aussi subi aussi souffert de l'arrivée du cinéma pornographique vers lequel beaucoup de salles en difficulté se tourneront.