Eden (L')
Informations pratiques
- Date de création : 1882 pour l'ouverture de l'Eden Théâtre, 1ère projection cinématographique en 1903.
- Date de fermeture : 29 avril 2003.
- Localisation : rue Blanqui (ex-rue de la Croix), centre-ville.
- Direction : privée, M. Bonnardel (1882- ?), UGC (1974-1989), Groupe Massu (1989-2003).
- Noms successifs : Eden Théâtre (1882-1933), Cyrano (1933-1938) puis à nouveau Eden (1938-2003).
Activités
Fréquences des séances :
Cinéma permanent à partir de 1938, sans abandonner toutefois le théâtre et le music-hall qui disparaissent en 1974, date à partir de laquelle l'Eden se consacre exclusivement au cinéma.
Prix des places :
- 1906 - 0,60 francs à 2 francs avec le music-hall.
- 1913 - 0,25 francs à 1,50 francs.
- 1936 - 2, 3 et 5 francs.
Salle :
- Aménagée pour le théâtre avec parterre, promenoir, trois balcons, loges... de nombreuses colonnes gênent la vision.
- 1944 - 1450 places.
- 1974 - L'Eden devient un complexe de 6 salles d'une capacité totale de 1158 places réparties comme suit : 102 places pour la salle 1 (murs beige et bronze, fauteuils en velours rouge chamois), 102 places pour la salle 2 (murs ocre et roux, rideau de velours rouille, fauteuils marron foncé), 98 places pour la salle 3 (murs rouge vif et coco écru naturel, fauteuils marron foncé), 450 places, parterre et balcon pour la salle 4 (murs beige et jaune, fauteuil teinte chamois), 300 places pour la salle 5 (murs jaune et vert, fauteuils couleur vert), 106 places pour la salle 6 (mur bleu pétrole, fauteuils couleur cuir).
Type de cinéma (films, clientèle...) :
- Jusqu'en 1974 - Films de catégorie inférieure, en seconde vision le plus souvent, pour un public populaire (loges servant souvent à des rendez-vous galants).
- 1974 à 2003 - Programmation beaucoup plus commerciale qui s'ouvre même au cinéma pornographique au milieu des années 1970 : "L'essayeuse" qui sort le 18 octobre 1975 tient l'affiche 25 semaines jusqu'en mars 1976 (62 000 spectateurs).
Repères chronologiques
1882 (18 octobre) - Inauguration de la salle par Emile Bonnardel.
1928 (17 février) - Avec l'incendie du Théâtre Massenet, la saison lyrique municipale investit les murs de l'Eden Théâtre.
1938 - Programmation éclectique : music-hall, opéra, opéra-comique, opérette et cinéma (films d'aventures et comédies).
1968 (10 juin) - Fermeture de la salle, transfert des activités théâtrales et lyriques à la toute nouvelle Maison de la Culture.
1973 - Jean-Pierre Lemoine, membre fondateur de l'Union Générale Cinématographique (réseau de salles qui réalise en 1976 20 % de la fréquentation nationale) et responsable pour la région Rhône-Alpes-Loire rachète à M. Granétias l'immeuble 3 rue Blanqui. Il confie à l'architecte Yannick Lecoq le soin d'en faire un complexe multisalles de 6 salles. La Société Forézienne de Travaux Publics dirigée par Roger Rocher, président de l'ASSE, est chargé des travaux qu'elle réalise dans les délais impartis. 40 tonnes d'acier, 100 m3 de bois, 1000 m3 de béton et 2000 m² de coffrage ont été utilisés pour la construction de ce complexe qui nécessite également la mise en place de deux escalators de 11 mètres de long.
1974 (29 avril) - Après plusieurs années d'interruption et plusieurs mois de travaux, l'Eden devient un complexe de 6 salles pour les films UGC : occupation rationnelle de l'espace, souci d'économie de fonctionnement (un seul projectionniste pour les 6 salles, une seule caisse), choix de petites salles à la qualité visuelle et sonore déficiente... tout est pensé pour rentabiliser au maximum l'investissement.
1974 à 1992 - Période de prospérité (650 000 spectateurs en 1976-1977).
1989 - Marcel-Jean Massu, propriétaire du Royal à Saint-Etienne et de plusieurs salles à Dijon, rachète la salle à l'UGC qui s'en sépare pour des raisons de rentabilité.
1992 - Début des soucis pour le nouveau propriétaire : la fréquentation baisse (70 300 entrées en 2000), et il faudrait engager des travaux de rénovation et de modernisation que M. Massu se refusera toujours à faire.
2003 (fin mars) - Avis défavorable de la Commission communale de sécurité à la poursuite de l'exploitation (déficience des systèmes de sécurité et d'incendie) qui donne un mois à son propriétaire pour proposer les travaux exigés par la situation.
2003 (25 avril) - Pour n'avoir pas répondu, M. Massu est mis en demeure par le directeur de la sécurité civile de baisser le rideau d'ici cinq jours.
2003 (29 avril) - Fermeture de l'Eden.
2008 (28 avril) - Parution d'un article dans le journal La Tribune-Le Progrès "L'inquiétante face cachée de l'Eden" où l'on peut voir un bâtiment laissé totalement à l'abandon, gagné par les infiltrations d'eau.