Alhambra-Gaumont (L')
Informations pratiques :
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Date de création : 1er novembre 1907.
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Localisation : 2 rue Praire, à l'angle de la place Jean-Jaurès (anciennement Marengo).
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Direction : Société Pathé (1907-1931), Société Gaumont (1931-2014), location gérance de Sylvie Massu (2014-2020), Mégarama (2020- ).
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Noms successifs : Alhambra (1907-2000), Gaumont (2000-2014), Alhambra (2014-2020), Mégarama-Jean Jaurès (2020- ).
Le bâtiment
À l'origine, le cinéma l'Alhambra est situé à l'emplacement d'une ancienne brasserie, "la Grande brasserie du Nord", installée depuis 1876. Cette brasserie est vendue en 1907 et devient l'« Alhambra cinéma Pathé frères ». Le bâtiment de la brasserie a l'avantage d'être vaste et de pouvoir accueillir de nombreuses personnes. Après une ouverture rapide en 1907, le cinéma est fermé et rouvert en octobre 1908. Il se dote de 2000 places, en balcon et en parterre. Dans les années 1920, l'Alhambra est considéré comme un cinéma de luxe pour sa qualité et son confort en salle. En 1931, après avoir été cédé à la société Gaumont, l'Alhambra connaît une nouvelle période de transformation. Le cinéma possède, à présent, plus de 1300 places. Sa devanture a aussi été retravaillée : le nom Alhambra apparaît désormais en grandes lettres rouges de plus de six mètres de hauteur.
En 1976, la salle est reconvertie en complexe multisalles. Le cinéma compte huit salles, ce qui est une première en France. La projection est automatisée dans chacune des salles, et un seul projectionniste est nécessaire pour diffuser l'ensemble des films. En 2000, le complexe est à nouveau transformé en multiplexe de onze salles, ce qui lui donne la forme qu'on lui connaît aujourd'hui. En 2020, après son rachat, la société "Mégarama" entreprend des travaux de restauration dans les différentes salles du cinéma.
Le quartier
Le cinéma l'Alhambra est implanté à l'angle de la place Marengo (actuellement place Jean-Jaurès). Il s'agit d'un choix de la société Pathé qui vise, pour son cinéma, une clientèle bourgeoise. Le quartier est, en effet, le lieu de résidence de la bourgeoisie stéphanoise et notamment des fabricants de rubans, (à Saint-Étienne, ce sont ceux qui ordonnent la fabrication du ruban aux passementiers). Considérée comme une salle de luxe, l'Alhambra est très prisée pour la qualité de son installation. Encore aujourd'hui, sa situation, en fait une salle très importante dans le paysage stéphanois.
Les séances
À son ouverture en 1907, l'Alhambra cherche à se démarquer des autres projectionnistes en diffusant des films différents et plus longs. Les films diffusés sont loués par Pathé entre les différentes salles de son réseau. La séance dure trois heures tous les jours à partir de 20h30. Elle est composée de trois parties. Tout d'abord, passe un film d'actualité ou un film documentaire ou comique, puis un ou deux films comiques ou dramatiques, pour enfin terminer par un film long. Deux séances supplémentaires sont aussi programmées le jeudi et le dimanche à partir de 14h30 pour les enfants qui n'ont pas école ces jours-là. Le programme est actualisé chaque vendredi.
Les tarifs varient alors entre 2 francs le fauteuil de location (soit environ 6,60 euros), 80 centimes en galerie (soit environ 2,50 euros) et 60 centimes en parterre (soit environ 2 euros). Le demi-tarif est appliqué pour les enfants de moins de huit ans.
En 1920, le cinéma change son rythme de programmation et propose désormais deux films pour le même prix au cours d'une même séance. Cette programmation est interdite par les Allemands lors de l'Occupation. Les tarifs sont différents en fonction de l’emplacement dans la salle. Il faut ainsi compter, en 1931, entre 6 et 8 francs pour une place en parterre (soit environ 3-4 euros), entre 8 et 10 francs au balcon (soit environ 4-5 euros) et entre 10 et 12 francs pour une place en loge (soit environ 5-6 euros). Le demi-tarif est toujours pratiqué pour les enfants de moins de sept ans.
La double programmation est remise en place en août 1953, sous réserve que l'un des deux films affiche quinze ans d'ancienneté minimum. À partir de 1976, l'Alhambra-Gaumont devient un cinéma permanent. En 2020, le prix des places s'étend entre 9,5 euros et 6,5 euro. Les enfants et la séance du matin, bénéficient de tarifs préférentiels.
À consulter aux archives municipales
OUVRAGES :
6 C 100 873 : GABRIEL Jean, Histoire du cinéma à Saint-Étienne, Imprilux, 1984.
6 C 100 2388 : ZARCH Frédéric, Dictionnaire historique du cinéma à Saint-Étienne, Saint-Étienne, Publications de l'université de Saint-Étienne, 2008.
DOCUMENTS D'ARCHIVES :
Pièces écrites :
24 S 3 : Protocoles d'accord et conventions. - Projet de protocole d'accord entre les Rencontres et Gaumont. Protocole d'accord entre les Rencontres et Gaumont (15 décembre 1979), 1978-1982.
24 S 16 : Documents comptables concernant les salles de cinéma participant aux premières rencontres cinématographiques de 1979– Cinéma Gaumont-l'Alhambra : détail des sommes dues par la société Gaumont, recettes et frais du 10 janvier au 15 février 1979, recettes par films, billetterie, correspondance relative aux factures (1979, février-mai).
24 S 26 : Rencontres cinématographiques de 1980 : le Gaumont pendant les Rencontres, programmation Gaumont, programmation des films indépendants, frais engagés par les Rencontres Cinématographiques pour les films projetés à l'Alhambra-Gaumont, factures pour les films fournis par les Rencontres Cinématographiques au cinéma Alhambra-Gaumont, récapitulatif de la facture Alhambra-Gaumont, liste des films "Rencontres" projetés au Gaumont, documents concernant la billetterie, courrier entre Gaumont et les Rencontres Cinématographiques relatif aux frais engagés (1980, 27 mai).
24 S 38 : Troisièmes rencontres cinématographiques 1981 : programmations et entrées.
24 S 49 : Quatrièmes rencontres cinématographiques 1982 : bilan d'entrée pour les films allemands, polonais et français, recettes des boites "guichet" le 17 avril 1982.
24 S 62 : Cinquièmes rencontres cinématographiques 1983 : contrat Gaumont Rencontres 1983, liste des films projetés à l'Alhambra dans un cadre non-commercial, abonnements et entrées du 19 janvier au 15 février 1983, pièces comptables de recettes et de dépenses ; correspondance (12 février – 24 août 1983).
24 S 78 : Rencontres cinématographiques 1984 : Liste des films projetés à l'Alhambra dans le cadre non-commercial.
5517 W 4 : Déclaration de travaux exemptés de permis de construire : demandes des particuliers, correspondance, avis du maire, arrêté de voirie, plan, photographie (échantillonnage), 1990.
5439 W 29 : Construction de murs de clôture, dépôt de matériaux sur la voie publique, réfections de façades, pose d'enseignes lumineuses : demandes et arrêté d'autorisation, plans, photographies, 1984-1990.
6362 W20-22 : Registres d'achats de billets de cinémas par agent, 1997-1998.
6494 W 85 : Dossiers de contentieux : Instance Gaumont / V.S.E. Assignation en référé devant le Tribunal de Grande Instance de Saint-Etienne par la S.A. Gaumont tendant à faire examiner l'état des immeubles voisins en prévision de l'agrandissement de ses locaux (1999).
6578 W 7 : Contenant le dossier «Gaumont », projet d'extension : correspondance (1996)
6887 W 1280 : Horaires de l'Alhambra
6887 W 1281 : Les voeux de l'Alhambra à sa clientèle, 1932.
Photographies :
6 FI 502 : Cinéma photographie publiée dans l'article « On retourne à l'Alhambra sur huit écrans où les films à la carte perforée seront parfois servis avec le sandwich », 25 août 1976.
6 FI 2235 : Cinéma : photographie publiée dans l'article « Horreur, épouvante et anticipation », 8 juillet 1978.
6 FI 5190 : Exposition : photographie publiée dans l'article « La fête gourmande des couleurs, Nicolas Cizeron expose à Saint-Étienne aux colonnes et à l'Alhambra », 21 décembre 1980.
29 FI 2 : Spectacle à l'Alhambra, cinéma Pathé Frères, place Marengo, 1950.
54 S NEGA 81 (421) : Cinéma Gaumont, place Jean Jaurès : négatif.
6887 W 999 : Extérieur du cinéma la nuit
6887 W 1000 : Extérieur de la Brasserie des artistes place Jean Jaurès en face du Cinéma le Gaumont.
6887 W 1001 : Gérard Vial et deux autres personnes dans la salle de projection du cinéma.
6887 W 1002 : Personne devant un appareil de projection du cinéma.
6887 W 1003 : Personnes dans le hall du cinéma avec des projecteurs et du matériel de tournage.
6887 W 1004 : Madame Vial avec deux autres personnes lisant des fiches dans la salle de projection du cinéma.
6887 W 1005 : Personne tenant une caméra, Jean-Jacques Berkouki de la Cinémathèque et d'autres personnes derrières.
6887 W 1277 : Les débuts de l'Alhambra, spectacle La poule aux œufs d'or, 1907.
6887 W 1278 : Spectacle Cendrillon.
6887 W 1279 : Spectacle La peine du talion.
6887 W 1322 : Salle avec les sièges et l'écran.
6887 W 1323 : Salle avec les sièges et les trous de projection en hauteur.
6887 W 1324 : Salle avec les sièges et les trous de caméra en hauteur.
6887 W 1325 : Salle avec les sièges et l'écran.
Affiches :
1 FI AFFICHE 806 : 7ème art, civilisations du monde. Les 7 merveilles du monde antique. Cinéma le Gaumont, mardi 14 janvier 1992, un film de Vojtech Zamarovsky, 1992.
1 FI AFFICHE 807 : 7ème art, civilisations du monde. Îles et Dieux de la Grèce. Cinéma Gaumont, mardi 11 février 1992, un film de Jacques Lambert, 1992.
1 FI AFFICHE 832 : 7ème art et civilisations du monde. Les trésors de Tout-Ankh-Amon, un film de Pierre Deparnay. Cinéma Gaumont le 24 mars 1992.
Plans :
3508 W 3 : Contrôle de sécurité des établissements culturels : Cinéma Alhambra Franco film Aubert rue Praire, 1941.
Documents audiovisuels :
6731 W AUDIO 8 (2) :« Les films du Hibou présentent le nouveau Gaumont Saint-Étienne, le 4 juillet 2000 », cassette audiovisuelle, 2000.
Repères chronologiques :
1907 : M. Hilaire vend sa Grande brasserie du Nord à M. Pathé. La salle de cinéma et ouverte le 1er novembre sous le nom « Alhambra cinéma Pathé frères ». Responsabilité confiée à M. Denis.
1908 : Le 18 mars, l'Alhambra propose un premier film romancé : La maison hantée.
Le cinéma ferme en été pour rénovation et est rouvert en octobre.
1914 : Entre août et décembre, le cinéma est fermé à cause de la guerre.
1918 : La grippe espagnole entraîne la fermeture de l'Alhambra, entre fin octobre et le 16 novembre, comme tous les autres cinémas de la ville, pour nettoyage et désinfection.
1930 : L'Alhambra Pathé est vendu à Gaumont.
1931 : Après fermeture pour travaux, le cinéma ouvre à nouveau le 20 avril. Le cinéma, avec plus de 1 300 places, devient « le plus moderne de France » selon La Tribune. Il propose, à présent, des films parlant.
1938 : Robin des bois est le premier film couleur projeté à l'Alhambra.
1950 : Des travaux de rénovation sont effectués par l'architecte Georges Peynet afin d'améliorer la qualité et la sécurité. Le 6 septembre, le cinéma rouvre avec Lady Paname.
1976 : Le 25 août, le cinéma compte huit salles, ce qui est une première en France. Elles sont inaugurées le 21 septembre avec Un éléphant ça trompe énormément, en présence de Claude Brasseur, Annie Duperey, Yves Robert, Jean Rochefort et Danielle Delorme. La projection est automatisée, un seul technicien est nécessaire pour faire marcher l'ensemble des salles.
1979:L'Alhambra participe aux premières rencontres cinématographiques.
2000 : À la suite de travaux, le cinéma conserve uniquement le nom de « Gaumont » sur sa devanture. Le nouveau cinéma est désormais un multiplex de onze salles. Le multiplex est inauguré le 5 juillet par Nicolas Seydoux.
2014 : Sylvie Massu, gérante de la société Alliance Bourguignonne cinématographique et du cinéma l’Éden à Saint-Étienne, reprend le Gaumont en location-gérance. Le cinéma se nomme de nouveau « l'Alhambra ».
2020 : Sylvie Massu annonce la vente de ses cinémas, l'Alhambra et le Camion rouge. En juillet, ils sont rachetés par la société Mégarama. Le président de Mégarama Jean-Pierre Lemoine explique « c'est une ville que j'aime beaucoup et que je connais bien, j'y avais construit le Méliès et l’Éden, aujourd'hui disparus ». Le groupe débute des travaux de rénovation dans l'Alhambra en octobre.