Les structures de conservation de mémoire du monde du travail et du monde ouvrier, terrain d'enquête
Maurice Bedoin est professeur agrégé d'Histoire-Géographie, membre du Gremmos, ancien professeur-relais de la Délégation académique aux Arts et à la Culture, auprès du Musée Couriot.
Un constat : l'existence d'un remarquable maillage sur Loire-Sud d'un tissu de services, de musées, d'associations dont la préoccupation est de conserver la mémoire, autour du monde du travail et du monde ouvrier.
Dresser l'inventaire de ces structures n'est pas chose aisée. Nous pouvons distinguer :
- des structures assurant la conservation des archives publiques, Archives départementales de la Loire et service d'Archives municipales
- des Musées publics : le site Couriot et le Musée d'art et d'industrie assortis d'associations d'Amis de musée
- une équipe labellisée par le ministère de la Culture " Saint-Étienne, Ville d'art et d'histoire", qui a été reconnu en raison du patrimoine XIXe et XXe siècle, surtout industriel
- des musées de société de type associatifs, au minimum 15
- des maisons de quartier et amicales laïques, au minimum 24, dont l'objectif est d'assurer du lien social, mais le lien social passe souvent par des ateliers d'écriture, des ateliers-mémoire, des études de paysages...
- des organisation syndicales détentrices d'archives, au nombre de 6.
Vous ne manquerez pas de me dire les oublis que vous aurez pointés, mais nous ne sommes pas loin d'un inventaire assez complet.
Superposer les calques permet de faire apparaître un espace géographique attendu, celui du bassin industriel stéphanois. Pourtant ce qui demeure en blanc, n'est pas vraiment à l'écart de la mouvance industrielle, que ce soit côté monts du Lyonnais, plaine du Forez, retombée de la Haute-Loire ou massif du Pilat. Et c'est tout l'intérêt du travail d'inventaire des espaces industriels réalisé par Adleen Chiles pour le Parc régional du Pilat entre Saint-Julien-Molin-Molette jusqu'au Dorlay et qui, s'il était conduit sur les autres périphéries, aboutirait à dessiner un vaste système spatial.
Le Gremmos s'est donc demandé s'il ne serait pas fructueux de provoquer une rencontre de ces différents acteurs, qui se réclament souvent des mêmes objectifs, qui n'ont pas souvent l'occasion de se parler et pas souvent l'occasion de se reconnaître dans leurs spécificités. C'est l'objet de cette invitation et de cette journée.
Recevoir des invités implique qu'on les connaisse pour établir les présentations et permettre le dialogue. Voilà pourquoi avec Jean-Michel Steiner, et notre petite équipe, nous avons envoyé 23 questionnaires et rencontré 9 associations. Autant d'associations, autant de lieux différents, de personnes passionnées par leur tâche, entraînées dans les initiatives les plus diverses. Nous pouvons témoigner de notre admiration pour toutes ces personnes rencontrées, elles savent créer dans leur association, une vraie alchimie entre rigueur scientifique et enthousiasme ... Nous avons rencontré des personnalités fortes, des équipes soudées, qui se sont formées elles-mêmes, dont la créativité et l'ambition nous ont séduits.