Ecrire l'histoire sociale : l'exemple de la grève des mineurs de 1948

Constitué en décembre 2007 le Groupe de Recherches et d’Études sur les Mémoires du Mouvement Ouvrier Stéphanois (GREMMOS) a lancé un programme d’enquêtes sur la vie ouvrière, sur le mouvement ouvrier dans le bassin stéphanois des origines jusqu’à la fin du XX° siècle, ainsi que sur la mémoire de ce monde ouvrier. Le projet se place dans une perspective globale d’inventaire et de sauvegarde de la mémoire ouvrière stéphanoise pour l’ensemble de la période.

Le 22 octobre 2008, les Archives municipales de Saint-Etienne et le GREMMOS ont organisé une journée d'études "Autour de la grève de 1948. La violence dans le mouvement social stéphanois : représentations et réalités."

En 1948, la grève nationale des mineurs, qui éclate en pleine guerre froide, donne lieu à des tensions très fortes dans tous les bassins houillers du pays. Dans la Loire elle se traduit par des actions de guérilla autour des puits et culmine le 22 octobre avec les affrontements du puits Cambefort et la mort de deux mineurs.

60 ans après le GREMMOS organise une journée d’études et de réflexions autour de cet événement. Un certain nombre d’épisodes de violence commis lors des mouvements sociaux avaient valu à Saint-Étienne, ville ouvrière, le qualificatif de « ville rouge » au début du XX° siècle.

Nous nous demanderons dans quelle mesure la crise de 1948 a marqué la fin d’un cycle et une prise de conscience sur les limites de l’action violente en interrogeant la mémoire de l’événement dans le mouvement local et en essayant de mesurer le rôle qu’ont pu jouer les photographies de Léon Leponce dans cette prise de conscience.

Nous nous interrogerons sur la réalité de cette représentation du mouvement ouvrier local en nous centrant sur le cas de 1948 ; puis en étudiant les expériences croisées de différentes corporations : passementiers, métallurgistes, lors d’autres crises.

Autour de la grève de 1948. La violence dans le mouvement social stéphanois :

représentations et réalités

1948 : la fin d'un cycle ?

Jean-Michel STEINER

Le mouvement social au lendemain de la guerre : les caractères de la grève de 1948 à Saint-Etienne.

Claire FLATTET

La mémoire de 1948 dans le monde ouvrier stéphanois depuis 60 ans.

Jean-Claude MONNERET

Photographier la grève : analyse des clichés de Léon Leonce.

Voir les clichés.

Gérard VIAL

Filmer la grève : l'expérience d'un cinéaste.

La violence : une tradition dans le mouvement ouvrier stéphanois ?

Brigitte CARRIER-REYNAUD

Les grèves de passementiers, 1848-1900.

Jean-Paul MARTIN

Les grèves des métallurgistes de l’Ondaine. 1910-1911.

Pierre HERITIER

Mai 1968 : un mouvement radical sans violence.

Table ronde "Les grèves dans le bassin de la Loire depuis 1945. Entre jeux d’acteurs et enjeux d’entreprise." Témoignages de cadres des Houillères avec la participation de MM. EYRAUD et DELORME.

Modérateur : Maurice BEDOIN.

Sauvegarder les mémoires du monde ouvrier

Corinne PORTE

Le versement d’archives relatif au monde ouvrier (dans sa plus large acceptation) dans les services publics d’archives est essentiel pour assurer la pérennité de cette mémoire et garantir les droits des personnes et des organismes (notamment en matière de consultation). Par ailleurs, la collecte de nouvelles sources ne peut être que bénéfique car elle permet de renouveler les approches scientifiques (les sciences sociales ne sont pas des sciences exactes : chaque nouvelle source permet de développer de nouvelles approches, de nouvelles interrogations, de confirmer ou au contraire de remettre en chantier certaines thèses).

Télécharger le "Guide du détenteur d'archives du monde ouvrier".